Problèmes liés aux locations airbnb dans le quartier du Panier à Marseille
Dans les rues colorées du quartier historique de Marseille, celui du Panier, des graffitis “Airbnb dehors!” témoignent de la frustration croissante des locaux. Ces slogans reflètent un sentiment d’invasion par les locations de courte durée, principalement gérées par le site Airbnb. Le Panier, autrefois un quartier populaire, est devenu une destination touristique majeure, conduisant à un bouleversement social et culturel notable. En effet, plusieurs scènes de la série télévisuelle à succès “Plus belle la vie” ont été tournées dans ce quartier.
Graffitis anti-Airbnb : symbole d’une résistance locale à Marseille
Nadine Chaix, résidente de longue date, exprime sa nostalgie pour l’époque où le Panier était un “village” avec une communauté soudée et des commerces locaux. Aujourd’hui, ces commerces traditionnels ont cédé la place aux logements de courte durée Airbnb, transformant l’atmosphère et l’identité du quartier. La disparition des boulangeries, charcuteries, et autres commerces de proximité est un témoignage frappant de cette mutation. Ils ont été remplacés par des bars à tapas et des conciergeries airbnb à Marseille où les boites à clés sont accrochées au mobilier urbain ou dans les parties communes des vieux immeubles marseillais.
Crise du logement avec les locations de courte durée type Airbnb à Marseille
L’augmentation des locations Airbnb a conduit à une hyper-concentration de ces logements dans le Panier, exacerbant la crise du mal-logement à Marseille. Cette situation a entraîné une hausse des prix de l’immobilier et une pénurie de logements à long terme, rendant la vie plus difficile pour les résidents permanents et contribuant à la gentrification du quartier. Marseille compte dans le quartier du Panier plus de 10% de logements qui sont réservés aux touristes en courte durée (80% des annonces de logements sont sur Airbnb).
Réponses et régulations de la mairie de Marseille contre Airbnb et les autres plateformes
Face à ces défis, la mairie de gauche, élue en 2020, a pris des mesures pour encadrer le marché des locations de courte durée. Cela inclut l’imposition d’une taxe de séjour, l’introduction d’un numéro d’enregistrement pour les locations et la limitation des changements d’usage des logements. Ces mesures visent à équilibrer les besoins des touristes et des résidents locaux, tout en essayant de préserver l’identité culturelle et sociale du quartier.
Malgré ces réglementations, des experts comme Victor Collet, militant anarchiste et docteur en science politique, soulignent le manque de contrôles efficaces pour faire respecter les nouvelles règles. D’autre part, les hôtes Airbnb, tels que Yannick Nobile, leader de la communauté des hôtes de Marseille, se défendent contre les accusations d’être responsables de la crise du logement.
Tensions croissantes et vandalisme de logements Airbnb
Les tensions entre les locaux et les hôtes Airbnb se sont intensifiées, conduisant à des actes de vandalisme contre des logements Airbnb et à une inquiétude croissante chez les propriétaires. Ces actes reflètent une hostilité grandissante envers la présence envahissante d’Airbnb dans le quartier.
Le quartier du Panier à Marseille se trouve à un carrefour. D’un côté, il y a le désir de préserver son charme historique et son tissu social unique. De l’autre, la réalité économique et touristique pousse à une adaptation continue. La question demeure : comment Marseille et ses habitants peuvent-ils trouver un équilibre entre ces forces opposées et quel sera l’avenir de ce quartier emblématique ?
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