Complément d’enquête sur Airbnb et les dérives des locations courte durée

Le magazine de France 2 “Complément d’enquête” se penche sur le leader des plateformes de locations courte durée, Airbnb, et sa stratégie d’influence.

“Complément d’enquête” a exploré la difficulté de trouver un logement malgré un revenu stable. Le cas de Mégane est édifiant : gagnant 2 800 € par mois et en CDI, elle est incapable de louer une maison en Vendée. Elle vit donc avec ses trois enfants dans un mobile-home, sans savoir de quoi leur avenir sera fait après l’été. Cette réalité n’est pas isolée, surtout dans les zones côtières. À Marseille, par exemple, des bâtiments entiers sont transformés en hébergements touristiques, déplaçant les résidents sans leur proposer de solution de relogement. Les tactiques pour contourner la loi semblent monnaie courante.

Dans un contexte politiquement chargé, la journaliste Mélanie Nunes se concentre méticuleusement sur le rôle influent d’Airbnb et des groupements de propriétaires, ainsi que sur l’incapacité des responsables politiques à apporter des changements significatifs.

Un loueur Airbnb à Marseille hors la loi

Dans une partie de “Complément d’enquête”, un propriétaire qui loue un immeuble entier via Airbnb à Marseille tente de minimiser les critiques. Sur les murs de l’immeuble, des graffitis hostiles tels que “Tueur de quartier” et “Grosse merde” sont visibles. Âgé de 45 ans, cet investisseur est également chirurgien dans une clinique privée. Devant la caméra, il présente ses 14 chambres, qu’il décrit comme “fonctionnelles”, “simples”, et équipées de climatisation réversible, au tarif de 50 euros la nuit.

L’enquête de l’émission révèle que ce propriétaire n’a pas enregistré ses chambres privées Airbnb auprès de la mairie de Marseille, ni respecté la règle de compensation, qui exige que pour chaque location de meublé touristique, un logement équivalent soit disponible sur le marché traditionnel de la location. Face à ces manquements, sa réponse est désinvolte : “C’est Marseille bébé. On doit se débrouiller, encore une fois. C’est un flagrant délit d’illégalité, mais est-ce que j’ai tué quelqu’un ? On se démerde, on se débrouille.”

«C’est Marseille (air)B(n)B»#ComplementDenquete a rencontré un propriétaire traqué par ses voisins. Il a racheté un immeuble transformé en 14 chambres Airbnb non déclarées à la mairie de Marseille, une des villes les + touchées par la pénurie de logementpic.twitter.com/VPOD1I65oW

— Tristan Waleckx (@tristanwaleckx) January 11, 2024